Un polyester biosourcé extrait des tomates pour remplacer le BPA.

Publié le 07/11/2013
Résumé: 
Dans le cadre du projet européen Biocopac, un polyester biosourcé extrait de la peau des tomates est étudié pour mettre au point un substitut aux résines époxydes à base de BPA.
Description: 

Le projet Biocopac a plusieurs objectifs : valoriser les déchets industriels de tomates dont l’élimination coute cher aujourd’hui, et développer une solution biosourcée pour tapisser les emballages alimentaires métalliques, dont le marché est très important. Le Dr Angela Montanari coordinatrice du projet au centre de recherches italien Ssica à Parme, précise que la substitution du BPA n’était pas un objectif initial explicite du projet, mais cadre avec les évolutions réglementaires actuelles notamment en France.

Deux brevets devraient être déposés en 2014, l’un concerne l’extraction de la cutine provenant de la peau des tomates, et l’autre concerne la fabrication de la résine polyester à partir de ce polymère biosourcé. La synthèse de la résine requiert l’intervention d’autres réactifs chimiques, si bien que le vernis devait être composé de 70% de réactifs biosourcés, et de 30% de réactifs synthétiques. Les études menées jusqu’à présent indiquent que les vernis synthétisés à partir de la cutine présentent des propriétés similaires aux résines époxydes classiques et seraient compatibles avec les applications boites de conserve. D’autres légumes seraient susceptibles d’être utilisés pour fournir le polyester de base pour la synthèse de la résine, comme la pomme de terre qui contient de la subérine.

Le cout final de l’emballage ne peut être évalué précisément à ce jour, mais d’après les industriels impliqués dans le projet, le produit fini ne devrait pas couter plus cher que les emballages contenant du BPA. Les protagonistes du projet espèrent que les emballages métalliques utilisant ce procédé seront disponibles sur le marché d’ici 2 ans.

Actuellement des tests de résistance dans le temps de la résine et de l’emballage sont menés. Le laboratoire Ssica évaluera la résine sur le plan toxicologique, ainsi que sur le plan de la migration éventuelle de composés, afin de s’assurer qu’elle est conforme aux différentes réglementations nationales en Europe. Des tests industriels sont prévus d’ici janvier 2014 chez deux producteurs de conserves, dont Saupiquet (producteur français de conserves de poissons).

Le projet Biocopac initié début 2012 rassemble un consortium d’entreprises et de centres de recherches européens, et il est cofinancé par le 7eme programme-cadre de l’Union Européenne.

Pour en savoir plus : http://www.biocopac.eu/en/

http://www.biocopac.eu/fotos/presentation/(1)%20BIOCOPAC%20Brochure.pdf